Villeneuve-Saint-Georges, terre d’asile des Moldaves

Villeneuve Saint GeorgesCertains la surnomment la Petite Moldavie. Villeneuve-Saint-Georges, commune de 30600 habitants, accrochée aux coteaux qui surplombent la Seine, est la ville de France qui accueille le plus grand nombre de ressortissants moldaves : 2000. « C’est quasiment la totalité de nos compatriotes officiellement recensés sur le territoire français qui réside à Villeneuve-Saint-Georges, confie un conseiller de l’ambassadeur de Moldavie.
On s’en est aperçu lors de l’élection présidentielle de novembre 2010. Tous les électeurs provenaient de cette commune francilienne.

» La municipalité travaille en ce moment à nouer des liens avec cette communauté qui vit repliée sur elle-même.
L’installation des premiers Moldaves remonte à la fin des années 1990. En 1991, l’ancienne République de l’URSS proclame son indépendance. Enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine, ce territoire, légèrement plus grand que la Belgique et peuplé de 4,3 millions d’habitants, est alors confronté au chômage. Une partie de la population émigre illégalement en Europe occidentale.
Deux mille kilomètres plus loin, par bus ou par train, certains rejoignent Paris puis Villeneuve-Saint-Georges. Dans la commune la plus pauvre du Val-de-Marne, aux 101 ethnies, les loyers sont moins élevés. « Une première famille s’est installée, puis le bouche-à-oreille a fonctionné, analyse la mairie communiste de Villeneuve-Saint-Georges. C’est une population qui ne pose pas de difficulté mais on souhaite créer un lien avec elle. »
Dans cette ville où le Front national a pris l’habitude de réaliser son meilleur score départemental, le défi de l’intégration est quotidien. Un challenge d’autant plus difficile que cette communauté est très discrète. « On les surnomme les invisibles, confie le cabinet du maire. Certains inscrivent leurs enfants à l’école et puis c’est tout. Ils vivent en autarcie, dans une grande précarité, parfois dans des caravanes qu’ils louent à prix d’or. »
Pour trouver un interlocuteur, la municipalité, en coopération avec l’ambassade de Moldavie, souhaite créer une association et développer des animations, notamment un festival avec des artistes moldaves. Grâce à l’Union européenne, un programme d’aide au retour pourrait voir le jour. « Notre pays se développe et a besoin de main-d’œuvre », assure l’ambassade. Un ministre moldave devrait ainsi faire le déplacement courant mai pour rencontrer la municipalité.

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