CHISINAU, 25 JAN 2010 | L’ex-président communiste de Moldavie, Vladimir Voronine, a réaffirmé lundi lors d’une audition au parquet que les émeutes post-électorales qui ont déstabilisé le pays en avril 2009 étaient une tentative de coup d’Etat le visant.
L’ex-président communiste de Moldavie, Vladimir Voronine, a réaffirmé lundi lors d’une audition au parquet que les émeutes post-électorales qui ont déstabilisé le pays en avril 2009 étaient une tentative de coup d’Etat le visant.
M. Voronine a été interrogé en tant que témoin pendant trois heures au bureau du procureur, à Chisinau, la capitale de cette petite république ex-soviétique roumanophone.
„Je suis sûr qu’il s’agissait d’une tentative de coup d’Etat. L’enquête établira qui l’a organisé”, a-t-il déclaré à la presse à sa sortie du parquet.
M. Voronine s’était dit prêt la semaine dernière à témoigner sur les circonstances des émeutes qui avaient suivi la victoire controversée du Parti communiste qu’il dirige lors de législatives en avril. Il avait alors accusé l’opposition pro-européenne et la Roumanie voisine de tentative de coup d’Etat.
„Les procureurs voulaient savoir ce que je savais des événements du 7 avril. J’ai raconté, mais tout cela est protégé par le secret de l’instruction”, a-t-il dit.
Revenant sur les émeutes, l’ex-président a rappelé avoir „ordonné aux forces de l’ordre de ne pas user de la force contre les manifestants pour éviter que le sang ne coule”.
Ces débordements, qui officiellement ont fait un mort, avaient conduit à la mise à sac du Parlement et de la présidence sans que la police n’intervienne. Une vague d’arrestations avait cependant eu lieu dans les jours suivants.
Le procureur Igor Popa a pour sa part indiqué à la presse que la déposition de M. Voronine allait reprendre mardi.
Deux ex-hauts responsables moldaves sont poursuivis pour abus de pouvoir dans le cadre de l’enquête sur ces événements, l’ancien ministre de l’Intérieur Gheorghe Papuc et l’ex-commissaire de police en chef de Chisinau, Vladimir Botnari.
M. Papuc a déclaré ne pas être coupable, soulignant que toutes ses décisions avaient été prises „en concertation avec la direction du pays afin d’éviter un bain de sang”, ce que M. Voronine a confirmé.
Les débordements d’avril 2009 ont conduit à une impasse politique, suivie de législatives anticipées remportées cette fois-ci par une coalition pro-européenne, renvoyant le parti de M. Voronine dans l’opposition.
La crise politique n’est pas pour autant résolue, la coalition ne disposant pas d’une majorité suffisante au Parlement pour élire un nouveau chef de l’Etat.
Les communistes accusent leurs opposants d’avoir organisé les émeutes afin de renverser le pouvoir alors en place, tandis que les pro-européens accusent le PC d’avoir provoqué les émeutes pour se débarrasser de ses détracteurs.
Source: Tribune de Genéve