Motto: „Si la vérité sur 7 avril ne serra jamais connue, ça sera seulement parce que personne ne veut la connaître”. Ion Perju, inculpé pour la mort de Valeriu Boboc, pendant la révolte de 7-8 avril
Il y a deux ans, le 7 avril 2009, la révolution de Chisinau a fait 3 morts et une centaine de blessés. Or, depuis cette crise, qui avait débouché sur la démission du président communiste et l’accession au pouvoir de l’Alliance pour l’intégration européenne (AIE), le Parlement échoue régulièrement à élire un chef d’Etat. Chisinau fait des efforts désespérés pour se rapprocher de l’UE, mais ne peut pour l’instant lui présenter qu’un deuxième président par intérim (c’est le chef du Parlement qui assure la fonction), Marian Lupu, et au pouvoir une AIE incapable de modifier le système législatif et d’honorer ainsi ses promesses électorales.
Depuis le changement de régime, il y a eu quatre tentatives d’élection présidentielle, des élections législatives par deux fois et un référendum ; à chaque campagne électorale, tous les leaders politiques ont promis un avenir stable et européen à ce petit pays de 4 millions d’habitants (dont 1 million vivent à l’étranger). Mais l’AIE ne parvient pas à obtenir les 61 voix nécessaires à l’élection de son candidat auprès des 101 députés moldaves. L’adoption du suffrage universel permettrait de mettre fin à l’entêtement des communistes, qui refusent tout compromis.
Qui mène donc maintenant le bateau Moldavie et dans quel direction? Combien de temps pourra-t-il pointer son cap une fois vers Bruxelles, une autre vers Moscou, parfois vers Bucarest? Fait est que, il semble, depuis peu Chisinau a appris que le pays a l’appui d’un vieil ami: la Pologne, qui prendra les rennes de l’Europe via sa présidence polonaise, a fait savoir aux Moldaves, chez eux, à Chisinau, qu’elle aimerait bien voir la Moldavie en UE. L’Institut pour Etudes Orientales de Varsovie, avec l’Association pour politique externe de Chisinau, ayant comme partenaire média Presseurop, a organisé récemment à Chisinau (29-31 mars 2010), un forum économique UE-Moldavie. Et pas seulement. Le forum n’a pas été juste une estrade où ont brillé Aleksander Kwasniewski, Petru Lucinschi, Emil Constantinescu, voir des premiers ministres comme Donald Tusk et Vlad Filat, mais l’occasion de mettre à plat pas mal des problèmes et troubles qui secouent ce petit pays ex-soviétique. Alors, la Moldavie, état de lieux?
Les négociations dans le problème transnistréen sont toujours au point mort. Depuis deux ans les membres de la fameuse équation 5+2 se rencontrent systématiquement à Vienne, de manière non-officielle, afin d’essayer de trouver un dénominateur commun. Avant-hier, le 5 avril, à Vienne, les émissaires de Igor Smirnov, le président de la ceci-dit république de Transnistrie, a invité le premier ministre moldave, Vlad Filat, à faire une visite à Tiraspol. Mais, non, ça ne va pas? „Moi je vais dans la zone transnistrèenne chez moi, je n’y vais pas de manière officielle”, aurait rétorqué Filat.
Du point de vue économique, la Moldavie est à la mode: avec un climat d’affaires particulièrement attrayant pour les investisseurs (notamment dans le domaine IT) et un secteur agro-alimentaire prometteur, avec des exportations de vin qui ont le vent en poupe, la Moldavie est très attractive niveau avantages fiscaux pour les investisseurs étrangers. Pour appuyer encore plus cette tendance, le Premier ministre moldave, Vlad Filat, part à la conquête des Français la semaine prochaine, entre 12- 14 avril.[lire la suite]